L'homme perplexe

13Mar/19Off

Didier Guillaume aime le glyphosate

« Sur le fond, sincèrement, je ne l’ai jamais entendu formuler des propositions fraîches et innovantes, où qu’il soit. » Quand il évoque l’action politique du nouveau ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, ce sénateur socialiste anonyme cité par une dépêche de l’AFP est sans aménité. Hélas, il confirme un pressentiment qui nous a traversé lorsqu’on a appris la nomination de cet ancien vallsiste au portefeuille rural : le changement, ce n’est pas pour maintenant. Car oui, on avait eu la folie de rêver qu’un ministre de l’Agriculture pourrait avoir, sur l’épineuse question des pesticides, une opinion un peu différente de ses prédécesseurs. Voire un pedigree nouveau. Pourquoi ce souhait complètement dingue ? Parce que les choses ont beaucoup évolué ces derniers mois en ces matières. D’abord, il y a eu le procès Dewayne Johnson perdu par Monsanto cet été. Pour la justice américaine, il est clair désormais que glyphosate, le principe actif de l’herbicide RoundUp, est un poison pour l’homme. Quelque chose s’est sans conteste brisé entre l’opinion française et les pesticides (le terme « produits phytosanitaires », doux euphémisme, est de moins en moins usité dans les médias). L’ancien député LR Thierry Mariani vient d'annoncer qu’il participera à la liste du parti de Marine Le Pen pour les élections européennes. Le mardi 8 janvier 2019, Thierry Mariani, ancien ministre des Transports (2010-2012) et l’ex-député UMP de Gironde Jean-Paul Garraud ont annoncé qu’ils participeront à la liste du parti de Marine Le Pen pour les élections européennes. Rapidement, à travers les remarques de son adversaire, Marine Le Pen réalise que leurs positions sont très proches. Leurs atomes crochus lui semblent tellement évidents qu'elle le signale ouvertement dans ce dialogue plutôt détendu et fait même une proposition plutôt étonnante au député UMP dans ce dialogue surréaliste. Marine Le Pen reconnait que si Chirac est sincère concernant cette démarche de "s'opposer aux volontés bellicistes des USA, le FN le soutiendra". Mais elle ajoute perplexe : "Hélas nous n'avons pas une totale confiance dans l'avenir" et elle souligne qu'elle a d'ailleurs défendu Thierry Mariani lorsqu'il était allé en Irak et avait été critiqué par ses pairs. Ce qu'il reconnait en souriant. Concernant la PAC mise en place par l'Europe, les deux tribuns ne trouvent pas de point d'entente. Chacun défendant sa position. Europe "bourreau" de l'agriculture française pour Marine Le Pen et Europe protectrice pour Thierry Mariani. Rempart contre le FN en 2002. En juin, Thierry Mariani député RPR sortant, élu député pour la 1ère fois en 93, se représente pour un 3ème mandat. A l'Assemblée nationale, il a été l'auteur d'un amendement sur le contrôle des rave-partys. En revanche, sur le plan qualitatif, nous devons progresser en assurant une meilleure formation de toute la communauté éducative et en affinant la prise en charge au plus près des besoins du terrain. L’objectif de l’école inclusive est au rang de mes premières priorités. Nous y travaillons beaucoup avec Sophie Cluzel. L’Education nationale sera-t-elle concernée par la baisse des postes dans la fonction publique? Pour être cohérent avec la priorité donnée à l’école primaire, le premier degré est sanctuarisé. Nous allons même créer des postes. Nous aurons une gestion plus rigoureuse dans le second degré. Cela est rationnel puisque la France est au-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE pour ses dépenses pour l’école primaire et au-dessus en ce qui concerne l’enseignement secondaire. Vous adhériez au «en même temps» avant même qu’il ne soit théorisé par le candidat. A-t-il disparu chez le président? Le «en même temps» est plus que jamais pertinent. Le «libérer et protéger» est appliqué dans tous les domaines, en particulier le secteur éducatif. Dès l’obtention de son agrégation, elle enseigne le droit public à l’université d’Evry-Val d’Essonne. En 1997, elle devient rectrice de l’académie de Limoges, puis de celle de Toulouse en 2000. Mais, en 2005, elle démissionne de son poste de rectrice, et retrouve son poste de professeur de droit à l’université d’Evry-Val d’Essonne. Puis, à partir de 2008, elle enseigne à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse. Adhérente au PS depuis ses années universitaires, elle décide de s’investir dans la politique locale. Forte d’une première expérience de conseillère municipale à Saint-Rémy-les-Chevreuse au début des années 90, elle décide de se présenter aux municipales de Toulouse. En mars 2008, à l’issue des élections, elle devient première adjointe au maire, chargée de la culture. En 2010, elle est élue au Conseil régional de Midi-Pyrénées et est nommée première vice-présidente, chargée de l’Education et de l’Enseignement supérieur. En février 2013, elle est nommée membre du Conseil constitutionnel, pour un mandat de neuf ans, et devient ainsi la première femme professeure de droit à siéger au Conseil. Le 21 juin 2017, elle est nommée Ministre de la Justice et Garde des Sceaux en remplacement de François Bayrou dans le second gouvernement d’Edouard Philippe. Côté vie privée Nicole Belloubet est la veuve de Pierre-Laurent Frier, professeur de droit décédé en 2005. Elle est mère de trois enfants. Son CV hybride ne l'a pas empêché de grimper. Au contraire. Mounir Mahjoubi est un symbole de la méritocratie. Fils d'immigrés marocains, un père peintre en bâtiment et une mère femme de ménage, « l'enfant du XIIe arrondissement de Paris », tel qu'il se présente lui-même, est à 33 ans l'un des benjamins du gouvernement. Le fil conducteur de sa carrière ? L'innovation. À 13 ans, il remporte un concours de la revue Sciences & vie junior, séduit par « sa règle à camembert pour mesurer des angles » et reçoit 5 000 francs. De quoi s'offrir un ordinateur. À 22 ans, il s'associe à des collègues de Club Internet pour créer un site marchand d'autocollants. Un « plantage » qui forge l'étudiant-entrepreneur. Puis s'enchaînent trois nouveaux échecs et un succès, avec La ruche qui dit oui, plate-forme de mise en relation entre agriculteurs et consommateurs. Autre création sur Internet ? Directeur de la campagne digitale du futur chef de l'Etat, Mounir Mahjoubi est donc passé secrétaire d'Etat chargé du numérique. A peine nommée au poste de ministre des Armées, après le départ de Sylvie Goulard, Florence Parly a déjà commis une grave erreur. Selon Le Parisien, qui cite Philippe Goujon, le maire (LR) du XVe arrondissement de Paris, Florence Parly a dévoilé au monde entier l’endroit confidentiel où depuis deux ans sont hébergés les militaires de l’opération Sentinelle. “En débarquant sur place escortée par des caméras de télévision, la ministre des Armées a été irresponsable. Les militaires et les habitants du quartier sont désormais en danger”, fustige l’élu qui avait prêté aux militaires un local dans la maison communale du XVe arrondissement de Paris. “Maintenant, je souhaite que l’armée leur trouve d’autres locaux car je ne peux pas tolérer que les habitants du quartier soient en danger”, insiste-t-il. En outre, il déplore le fait de ne pas avoir été prévenu de cette visite. “J’ai été prévenu par le concierge un quart d’heure avant l’arrivée de la ministre. C’est scandaleux”, s’indigne Philippe Goujon. De son côté, le ministère des Armées affirme que les lieux n’étaient point secrets : “Depuis le début de l’opération Sentinelle, la vigie de la rue Violet accueille nos militaires qui patrouillent quotidiennement dans la zone. Cet endroit n’est pas confidentiel. Il leur sert de lieu de repos après chaque patrouille. De plus, la proximité avec les habitants du XVe montre la capacité de nos militaires à les protéger et les rassurer”. Reste que le ministère des Armées n’a pas expliqué pourquoi il n’a pas averti l’élu de la venue de Florence Parly. Benjamin Griveaux, lorsqu'il était conseiller ministériel, touchait plus de 10 000 euros par mois au cabinet de la "socialiste" Marisol Touraine pour du "conseil politique". Cela ne suffisant pas, il partît vendre son "influence" à Unibail ("influence", terme que l'élite utilise pour "corruption") pour 17 000 euros par mois. Les réseaux que l'Etat lui avait confié. Attal était, théoriquement, rémunéré pour servir l'Etat, par le ministère de la santé et des affaires sociales. Il avait pour cela voitures de fonction, secrétaires et chefs cuisiniers à disposition. Il mettrait ces moyens au service de son ambition. Au même moment, le cabinet Macron explosait les limites imposées par François Hollande en termes de conseillers. Gabriel Attal, 29 ans, est devenu député, porte-parole du parti puis ministre grâce au soutien de Stéphane Séjourné, qui dirigeait effectivement le comité d'investitures d'En Marche et s'occupait des nominations du groupe LREM à l'Assemblée. Griveaux est lui devenu ministre et porte-parole du gouvernement, avant de faire exploser ses dépenses en cabinet. Tous ont trahi leurs familles politiques d'origine, mais aussi leurs fonctions et cet Etat qui les a rémunérés et propulsés aux plus hautes responsabilités. Avec un double bénéfice escompté : susciter davantage de vocations et favoriser une entrée plus progressive dans le métier. Mais avec aussi un risque majeur : mettre devant les élèves des enseignants peu compétents. Le projet de loi Blanquer prévoit la transformation des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé), créées en 2013, en « Instituts nationaux supérieurs du professorat ». Il stipule que « le directeur de l’institut est nommé pour cinq ans par arrêté conjoint des ministres chargés de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ». Les candidats sont auditionnés par un comité que coprésident le recteur et le président de l’université de rattachement. Le ministère de l’éducation n’a pas caché sa volonté d’harmoniser davantage la formation des enseignants sur le territoire. Sans minimiser cet enjeu, certains syndicats craignent une reprise en main des Espé par l’éducation nationale, une évolution qui pourrait couper ces écoles de la recherche universitaire.

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