Prendre les commandes
Hier, 11 heures. Un peu fébrile, je gagne le zinc. Jérôme, mon pilote-instructeur. Aujourd'hui, je vais enfin passer mon premier vol d'initiation. Le Cessna m'attend patiemment à côté du hangar de l'aéroclub. Nous en faisons minutieusement le tour afin d'en vérifier l'état, puis je prends place sur le siège côté pilote. Face à tous ces cadrans, je me sens tout d'abord largué. Mais Max me rassure en voyant ma tête : je ne devrai pas tout maîtriser pour ce vol. Nous nous installons, verrouillons la porte, et contactons la tour de contrôle qui nous autorise à rouler afin de rallier le bord de la piste. Parés à décoller. La gorge sèche, je demande l'autorisation de décoller à la tour de contrôle. J'ai la sensation d'être dans mauvais thriller. Une fois que la tour a donné son feu vert, je mets les gaz et l'avion glisse sur l'herbe à fond de train. Jérôme, je tire délicatement sur le manche et l'avion quitte la terre ferme. J'ai réussi ! Sitôt passé le faîte des arbres,, des bourrasques de vent se mettent à bousculer l'appareil. Mais celui-ci étant très maniable, il est possible de corriger ces oscillations. Comme prévu lors du briefing, je prends de l'altitude et exécuter quelques virages avant de retourner à la base. Le Cessna se pilote avec une facilité sidérante : c'est plus simple que dans un jeu vidéo. En fait, pour mon instructeur, la plupart des cadrans sont inutiles : il suffit de regarder par le pare-brise la ligne d'horizon. Malheureusement, 30 minutes, ça passe à toute vitesse, et j'ai à peine le temps d'exécuter quelques virages qu'il faut retourner à l'aéroport. L'atterrissage, cependant, c'est Matt qui le réalise, et nous atterrissons sans difficulté sur le tarmac. Quelques minutes plus tard, nous voilà de retour sur le tarmac de l'aéroclub sans une égratignure... et avec un grand sourire aux lèvres. Voilà pour mon retour d'expérience. Ce qui m'aura le plus frappé au cours de cette aventure, c'est la facilité avec laquelle ces petits avions se pilotent : une voiture est plus compliquée à manoeuvrer. D'ailleurs, l'on peut avoir son brevet de pilote avant même d'avoir atteint la majorité !En savoir plus en suivant le lien sur le site de l'organisateur de ce pilotage avion à Lognes Paris.
Phobie aérienne
J'ai un peu hésité avant de rédiger ce billet, mais ceux qui partagent la même peur le trouveront peut-être utile. Il y a encore quelques années, je voyageais en avion en toute insouciance. Puis je me suis mis à angoisser quand est venu le moment de décoller. Au point que c'en est devenu un vrai problème : je faisais tout pour éviter d'avoir à prendre l'avion, quitte à choisir des itinéraires beaucoup plus longs en train ou en bus. Ce qui limitait pas mal les destinations. Il y a deux mois, ma femme m'a donc proposé de suivre un stage pour combattre ma phobie de l'avion. Mon stage s'est passé en plein coeur de Paris un dimanche. Nous étions 5 participants (avec une nette propension de femmes). Je croyais être phobique, mais à côté de certains, j'étais juste une flipette : une participante avait fait une crise de panique et avait dû être débarquée avant même le décollage ! La psychologue a commencé par nous rassurer, et nous a appris que nous étions loin d'être les seuls à être dans ce cas : 1 personne sur 5 dit être stressée à l'idée de prendre l'avion ! La première partie de ce stage a consisté à rééduquer notre cerveau. En discutant, nous avons reconnu des expériences communes : pleurer à chaque turbulence, massacrer les accoudoirs de son siège au moment du décollage, se retenir de hurler, etc. Ca m'a fait beaucoup de bien de pouvoir enfin en discuter avec des gens partageant la même peur (ma femme est compréhensive et rassurante, mais a du mal à comprendre cette peur ; normal, puisque cette dernière est irraisonnée... ce qui ne m'empêche pas d'avoir peur, bien entendu). Puis la psychologue nous a montré comment nous détendre en utilisant la respiration abdominale. L'après-midi, nous avons commencé la partie technique : améliorer nos connaissances sur le fonctionnement des avions. Un pilote de ligne professionnel nous a donc parlé de sécurité en aéronautique, puis nous avons pu le bombarder de questions (que se passe-t-il si un oiseau tombe dans le réacteur ? Est-il possible qu'une vitre se brise et que les passagers soient aspirés hors de l'appareil ?). Au bout de deux heures de discussions, nous sommes enfin passés à la troisième partie, la plus récréative : nous avons piloté un Boeing 737. Le simulateur de vol était la réplique exacte d'un cockpit de 737 : il était même si réaliste qu'une fois à l'intérieur, on avait du mal à faire la différence avec le réel. Un autre pilote nous a aidés à en prendre les commandes et nous a appris à faire face à des avaries de différentes sortes, histoire que nous prenions conscience de tous les dispositifs de sécurité à bord d'un appareil. Le stage s'est terminé par un débriefing où chaque participant a pu partager son ressenti. Depuis, j'ai pu reprendre l'avion avec plus de sérénité. Je n'irai pas jusqu'à dire que je ne ressens pas de l'angoisse au moment de l'embarquement, mais je sais maintenant comment la contrôler. Et je dois dire que ça fait beaucoup de bien. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de cette expérience de stage contre la peur de prendre l'avion.