Comment j’ai fait s’écraser un Boeing
Roissy, lundi dernier. Après un briefing où je découvre les paramètres à prendre en compte pour réussir son vol, je peux enfin passer à la pratique : j'entre dans le cockpit du 757 et me place sur le siège du pilote, tandis que ma grande soeur se place sur l'un des sièges à l'arrière. Aujourd'hui, je serai le commandant de bord. Mon moniteur prend place à ma droite, sur le siège de premier officier. Il me sera utile, étant donné que je n'ai jamais piloté un tel appareil. Je serre ma ceinture à cinq points d'ancrage et mets mon casque, puis procède à l'incontournable checklist. Après avoir tout soigneusement vérifié, mon pilote instructeur m'informe que je suis paré. Je demande alors à la tour de contrôle la permission de décoller. Un peu nerveux, je pousse la manette des gaz à fond. L'appareil accélère et tout le cockpit se met à vibrer. Alors qu'approche le bout de la piste, j'incline l'appareil à 15° et celui-ci quitte enfin le sol. C'est prodigieux ! J'ai réussi à faire décoller ce 757. Je n'étais pas certain de pouvoir le faire. Je me retrouve collé au siège tandis que nous montons. A 1500 pieds, je rentre le train d'atterrissage ; à 2000 pieds, je prends un virage à 45° et monte à 3000 pieds pour passer en pilotage automatique. Vous trouvez peut-être étonnant qu'une compagnie aérienne ait laissé un débutant piloter un tel appareil, surtout après la tragédie de Germanwings. Et vous avez raison. Mais ce n'est pas un véritable Boeing. Je suis dans un simulateur de vol. Rien à voir avec un FlightGear, pourtant. Il s'agit ici d'un simulateur professionnel, utilisé par les compagnies aériennes pour former leurs pilotes de ligne. Ce simulateur a été ratifié par la DGAC et le cockpit est la réplique d'un 757 jusque dans les moindres détails. La cabine est placée sur vérins hydrauliques, ce qui permet de ressentir toutes les sensations d'un vol réel : poussées, turbulences, et tout le tralala. En plus, le vol est à la carte, c'est-à-dire que l'on peut non seulement choisir l'aéroport d'envol (parmi plus de 24000), mais aussi les conditions de vol (météorologie, panne éventuelle, etc). Personnellement, j'ai opté pour un trajet de Genève à Lyon, de jour et par temps orageux. Et en ce qui concerne l'orage, je peux dire que j'ai été servi ! Le 757 n'a jamais atteint l'aéroport de Lyon, pour finir... Et le simulateur était si réaliste que ma soeur a crié comme s'il s'agissait d'un véritable crash ! Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du site sur cette expérience de simulateur de vol à Marseille qui est très bien fait sur le sujet.
Politiques de référencement et de mise en avant des contenus dans les magasins d’applications
Au-delà de la question du traitement des contenus sensibles, les magasins d’applications jouent aujourd’hui un double rôle dans la mise à disposition des contenus sur smartphone. D’une part, ils jouent un rôle de référencement, à l’occasion duquel ils peuvent opérer une sélection, avec différents motifs de restriction (lutte contre la fraude, respect des droits de propriété, protection de l’intégrité du matériel, etc.), dont certains peuvent du reste être complètement légitimes. D’autre part, au sein des contenus référencés, les magasins ont une fonction de moteur de recherche, ce qui signifie qu’ils appliquent inévitablement des classements. Or tout classement contient une part de subjectivité qui, même bien intentionnée, ne peut être compatible avec un objectif de neutralité. En conséquence, l’ouverture d’internet est remise en cause par les terminaux s’il n’est pas possible de contourner le magasin d’applications lié au système d’exploitation, puisque les utilisateurs n’ont pas d’autre possibilité, pour choisir les applications qu’ils souhaitent télécharger, que de passer par le prisme du moteur de recherche affilié au magasin. De manière générale, les politiques de référencement et de mise en avant des contenus dans les magasins d’applications peuvent manquer de transparence. En effet, les politiques éditoriales des magasins d’applications ne sont pas toujours documentées et pourraient reposer sur des critères contraires à l’objectif d’un internet ouvert. Les effets potentiels de telles politiques pourraient être particulièrement sensibles lorsque le système d’exploitation du terminal ne permet pas d’installer de magasin d’applications alternatif, ou de télécharger des applications en dehors du magasin. Une telle contrainte est particulièrement visible dans les univers intégrés comme celui d’Apple ou de certaines consoles de jeux. Outre les justifications techniques affichées, telles que la sécurité et l’intégrité du terminal, ou la protection des données personnelles, il est possible que certaines limites résultent en réalité de choix commerciaux : les magasins d’applications peuvent privilégier des services verticalement intégrés en entravant le bon fonctionnement des applications concurrentes, qu’il s’agisse de musique, de vidéo ou de presse. L’entrave ne passerait pas nécessairement par un blocage réel des applications visées : elle pourrait prendre la forme d’une durée d’homologation allongée pour certaines applications candidates à l’accès à un magasin d’applications. L’Arcep, qui participe au financement d’une application de détection des infractions à la neutralité d’internet, appelée « Wehe » et développée par la Northeastern University, a été elle-même confrontée au problème du référencement des applications. Une première version de cette application a été proposée pour intégrer l’App Store d’Apple en janvier 2018, mais celle-ci s’est vu opposer un refus, sans qu’il soit possible de voir en quel point cette application contrevenait aux conditions d’usage de l’App Store. Si l’application a finalement pu être intégrée à l’App Store après réclamation, le cas illustre les difficultés auxquelles peut être confronté un simple développeur, qui n’aurait pas eu les mêmes moyens que l’Arcep pour faire valoir ses droits.